l'histoire

Chapitre 1 : Le Mur

Il était là comme sorti d'un livre - impossible, irréel. Le Grand Mur du Nord fièrement dressé sur les terres arides semblait narguer le soleil. Devona plaça ses paumes sur la pierre froide. C'était solide, immuable, rassurant.

Son marteau posé sur l'épaule, la guerrière gravit les escaliers menant vers le mur d'enceinte. Jusqu'à ce matin, la structure massive qui séparait les vestiges d'Ascalon et Charr, les terres infestées du Nord, avait toujours été quelquechose de lointain pour elle. Maintenant, enfin, elle pouvait contempler de ses propres yeux la dévastation de l'autre coté avec ses ruines et ses terres fissurées pendant le cataclysme.

Atteignant le sommet, la guerrière pu s'approcher du bord et observer plus précisemment.

D'énormes blocs de roche jonchaient le sol, tel la vaisselle brisée d'un géant, dans ce paysage déchiqueté. Les arbres et l'herbe y étaient brûlés, noirs, morts. Au delà du mur, la terre s'éparpillait en petites collines baignées par la lueur orangeâte d'un ciel roussi. Devona pu voir au loin les ruines de Sumaria, une des premières villes tombée durant l'invasion.

Devona contempla le bouleversement du monde, les ruines d'un royaume tombé, se tenant désespérément sur le sol de leur dernier espoir.

Le raclement de gorge d'un homme, derrière, reporta son attention sur le Mur.


« Capitaine Calhaan. » Devona se redressa et fit face à l'officier.
Calhaan s'inclina, « Votre première fois, sur le Mur ? »
« Oui, sir. »
« Qu'en pensez vous ? » fit il en montrant le territoire de Charr.
Devona secoua la tête « Je suis impressionée, monsieur. »
Le capitaine acquiesça.
« Mais je crois, je pense » Devona réfléchit un instant « Cela pourrait être pire » dit-elle finalement. Jetant un dernier regard sur les ruines « J'espère seulement que je pourrais en voir plus. »


Le capitaine Calhaan, en se redressant et en calant ses mains dans son dos, semblait soudain beaucoup plus formel.
« Parfait, Recrue » dit il en plongeant son regard dans le sien. « Vous allez en avoir l'occasion. »
« Sir ? »
« Formez une équipe » lui répondit Calhaan. « Vous sortez dans l'heure. »

Le Nord

Devona frappa avec son marteau la tête d'un "dévoreur". La peau chitineuse de la créature craqua sous la force de l'impact et l'une de ses pattes avant se tordit. C'était un coup d'une extrême violence, aucun combattant n'aurait pu y résister. Mais la créature que Devona combattait n'était pas humaine. De ce qu'elle avait déjà pu en juger ces monstres ne ressentaient aucune douleur. A peine chancelant le "dévoreur" revint à la charge, ses grandes pinces sifflant dans l'air. La guerrière au marteau tenta d'esquiver malgré son armure lourde.

Son mouvement fut rapide. Mais pas suffisamment...

L'attaque l'atteignit au niveau de l'épaule. La pince tel une lame tranchante traversa son armure, puis le cuir. Quand elle traversa finalement la chair, Devona ressentit une très vive douleur sur le coté gauche de son corps pourtant si aguerri.

Elle recula de deux pas pour récupérer.

Le "dévoreur" agita ses queues, les crochets se trouvant aux extrémités de chacune d'entre elles laissaient couler un liquide putride et violacé. Ses petits yeux brillants semblaient juger son adversaire.
C'est alors que la créature recula, comme pour prendre de l'élan.

Le bras de Devona était comme brûlant sous l'effet du poison de sa blessure à l'épaule et la nouvelle attaque du monstre fut si vive qu'elle fut violemment projetée en arrière sur un tas de décombres.
La guerrière laissa la tête de son marteau tomber à terre et se servit du manche pour se relever.
Mais la position de son arme donna l'opportunité au "dévoreur" de porter une nouvelle attaque.
Les mandibules du monstre claquèrent, puis s'approchèrent furieusement de la combattante déséquilibrée. Devona lutta pour rester sur ses pieds mais le "dévoreur" était maintenant juste au dessus d'elle.

Un éclat rougeoyant passa près d'elle : une flèche venait de se loger dans la patte déjà meurtrie de la créature et elle tomba au sol. Sous la douleur elle lâcha un horrible cri perçant.
Devona en profita pour s'écarter.

En se tournant elle vit Aidan qui était perché sur un monticule.
Les longs cheveux noirs du Ranger étaient attachés par un bandeau de cuir, son regard dur et sombre posé sur son arc.
Il le banda, après avoir encoché une nouvelle flèche rouge, tout en visant le "dévoreur" déjà estropié.

A sa gauche Devona entendit la voix profonde de Mhenoa adresser une prière à Dwayna. Un cône de lumière bleu pâle enveloppa la guerrière.
L'énergie des arcanes coula alors dans ses veines et sa brûlure à l'épaule cessa aussitôt.
Elle ne pouvait voir le moine mais elle savait qu'elle pourrait le remercier en temps voulu.
Se retournant, elle regarda les yeux globuleux du monstre, puis souleva son membre meurtri pour enlever la flèche d'Aidan. Elle la retira, dans un bruit de chair écoeurant, et du sang jaillit de la blessure.

Puis elle cria : « Dévore plutôt ça. »
Et le marteau frappa la bête une fois de plus...

Chapitre 3 : Le Sommet Glacial

Le vent se levait de plus belle, et Devona resserra un peu plus sa fourrure autour de son cou.

La vue était saisissante ; les cieux bleus clairs, le jaune vif du soleil et la douce blancheur des nuages contrastaient sensiblement avec le ciel noir écorché qui s'étirait sur Kyhlo.
Même le sol était différent. A la place des canyons craquelés de terre rouge et de boue séchée, s'étalaient des montagnes rocheuses et des pends de neige.
Des colonnes translucides d'éclats de glace bleutée descendaient en cascade sur les branches surchargées de pins aux alentours.


Mais plus spectaculaire encore, étaient les vallées profondes entre les crêtes déchiquetées.
D'où elle se tenait Devona pouvait apercevoir en bas une épaisse blancheur entre chaque montagne de sorte qu'on ne pouvait savoir où elles commençaient et finissaient.
Vers l'ouest elle pouvait voir très loin, probablement à des jours de marches d'où elle se tenait.
Les crêtes du frisson, étaient énormes, plus immenses que tout ce qu'il lui avait été donné de voir auparavant.

Devona continua son chemin, en traversant un rebord étroit et lisse.
Il faisait particulièrement froid à cet endroit et son souffle s'élevait épais et vaporeux devant son visage.

Quelques foulées plus tard elle se retrouva sur une corniche rocheuse qui surplombait la forteresse naine.
Aidan était déjà accroupi au bord du précipice, scrutant ce qu'il se passait en contre-bas.
A ses côtés se trouvait Cynn l'élémentaliste, qui avait voyagé avec eux depuis qu'ils avaient atteint les montagnes.
Cynn était grande et mince, avait des cheveux blonds, et semblait posséder un flair certain pour éviter les ennuis. Devona ne l'avait pas appréciée au début, la magicienne semblant trop frêle et donc inutile en combat. Mais après leur première rencontre avec un griffon, Cynn l'avait fait définitivement changer d'opinion.

Alors que la guerrière approchait, elle pouvait entendre ses compagnons chuchoter.

« Je pensais que nous avions une alliance avec les nains » dit Cynn.

Aidan acquiesça d'un hochement de la tête sans détourner ses yeux du camp fortifié en contrebas. « Nous avions » précisa-t-il « Avec Le roi Jarvis Marteau d'acier en fait, mais ces nains ne montrent plus aucune allégeance envers leur roi. »

« Revolte civile ? »

Le ranger haussa les épaules. « Je ne sais pas, mais je suis certain qu'ils ne doivent pas aimer les visiteurs qui n'ont pas été conviés. »


Comme en réponse, l'énorme herse en bois gardant l'entrée du camp s'ouvrit et une masse grouillante de créatures en sortit. Ils étaient gros et velus, et leurs têtes tout autant que leurs bras étaient couverts d'une armure de métal finement ouvragé.

Cynn fit un pas en arrière, saisissant son bâton, « que... que sont ces choses ? »

« Ce sont des nains...» commença Aidan. Il recula.
Il prit une flèche dans son carquois et banda son arc d'un mouvement fluide «...chevauchant des géants. »

Cynn se releva et joignit ses mains au dessus de la tête pour commencer une incantation.

Devona prit le bouclier derrière son dos et dégaina son épée. Le mur, les dévoreurs, la grande armée de Charr tous ces événements des derniers jours semblaient maintenant flous.

Il y avait des nains avec qui traiter.

Chapitre 4 : Les Nains

Le souffle de Devona laissait comme une colonne glacée au dessus de sa tête quand elle courait.
« Es-tu sur de ça? Les nains n'ont pas l'air très amicaux. »


Aidan regarda leurs poursuivants au dessus de son épaule puis se retourna, le pont de fer en ligne de mir « Non dit il enfin, mais avons-nous le choix? »

« Nous pouvons essayer de passer par la vallée.» Cynn désigna un chemin sur leur droite. «Et ainsi éviter ces habitants des neiges. »

Aidan fit non de la tête. « Il y a quelques endroits au "sommet glacial" où nous pourrons échapper à leur attention. En plus les nains de Deldrimor n'aiment pas le clan du sommet de pierre. Ils nous aideront ». Il pressa le pas. « Je pense. »

Les habitations naines qui se dressaient en face d'eux étaient différentes des dernières rencontrées. Les blocs de pierre liés les un les autres par de grosse chaînes en fer avaient laissé place à des bâtiments aux toits métalliques et ornés de porte en bois. C'était des maisons pour des familles et non plu des baraquements de soldats.

Une nuée de flèches vint se planter autour d'eux et Cynn prit une profonde inspiration.
L' élémentaliste s'arrêta brusquement puis se retourna pour faire face aux archers nains.
Une traînée de sang coula sur son épaule après qu'une flèche déchira sa chair.

« Je me moque qu'aucun de ces nains des montagnes soit un allié » dit elle - ses yeux devinrent sombres et la pierre au sommet de son bâton brilla d'une lumière orangée -
« J'en ai assez d'être chassée. »


Elle croisa ses mains sur son torse et prononça des mots de pouvoir. Son corps fut immédiatement entouré par une série de runes rougeoyantes et ses pieds décollèrent du sol.
Suspendu dans les airs par une vague d'énergie magique, la voix de Cynn se fut de plus en plus forte ; à tel point que Devona pensa que cette invocation allait avant tout provoquer une avalanche.

Puis, soudainement, la cacophonie cessa et la montagne fut plongée dans un profond silence.
Le ciel se changea en une multitude de couleur : rouge, jaune, orange. Des énormes météores de flammes sortirent des cieux et vinrent s'écraser sur les nains du sommet de pierre.
De la neige tomba également ce qui obscurcit momentanément la vue de Devona.
Les nains criaient, la pluie de feu brûlant aussi bien leurs vêtements de fourrure que la peau elle même.
Le son caractéristique de la neige rencontrant le feu inonda bientôt toute la vallée.

Les lèvres de Cynn esquissèrent un sourire : « Prenez ça. »

Devona se retourna puis sortit son épée quand elle entendit des sabots venant d'au delà du pont de fer. Un groupe de yaks lourdement protégés s'approchaient du groupe d'humains.
Derrière eux, attachés par quatre lourdes chaînes, se trouvaient un navire des neiges : c'était la seule expression qui convenait pour le décrire.
Un mat de bois, trois grandes voiles, il n'était en fin de compte que peu différent des bateaux que Devona avait vu sur la cote.
Mais alors que ces derniers avaient une coque en forme de V, celui si reposait sur un fond parfaitement plat pour mieux glisser sur la glace et la neige.

« Bien, Aidan » commença Devona en s'approchant du ranger, « J'espère que tu as raison à propos du clan Deldrimor. » Elle ajusta la lanière de cuir maintenant son bouclier sur l'avant bras.
« Parce que ça ne ressemble pas vraiment à un comité d'accueil. »

Chapitre 5 : Les Sauvages

Devona passa sa main sur le feuillage luxuriant. Cet endroit était impressionnant. Elle avait vu des plantes et des arbres auparavant, même des marais et des fleurs, mais rien ne pouvait la préparer à ça. Tout le monde semblait être couvert de vert. Fougères, herbes et mauvaises herbes - Toutes les plantes qui, normalement, ne savaient atteindre que les chevilles de la grande guerrière - s'élevaient plus haut que sa tête. Partout où elle se tournait, sa vue était obscurcie par des feuilles géantes de palmier en fleurs et par des vignes denses.


Venant de très haut, des immenses branches pendaient au-dessus des falaises de roche pure. Devona se tenait dans la vallée entre deux des murs de roche à l'endroit où l'eau s'accumule en étroites flaques. Tout en haut, plus loin que le sommet, il faisait sec et aride, mais ici en bas, c'était comme si le monde était devenu fou. Les buissons grandissaient jusqu'à atteindre la taille d'un yak adulte. Les bambous atteignaient plus de trois fois leur taille normale.

Il faisait sombre en bas, au fond de ce profond gouffre. La jungle saisissait le soleil, poussant plus haut et encore plus haut comme les plantes se battaient entre elles pour la survie et une plus grande surface de cette lumière porteuse de vie. Seul quelques traits de lumière faisaient leur chemin jusqu'au sol de la jungle. Ils illuminaient la terre couverte de mousse, créant des ombres étranges et allongées et faisant que cette terre semblait paisible et bizarrement sinistre en même temps.

Denova se sentait petite à cet endroit. Le monde pouvait se refermer sur elle comme les doigts d'un titan, et elle ne pourrait rien faire contre cela. Elle était à la merci des environs, et cela l'effrayait.

Aidan et Cynn semblaient aussi déconcertés.

« Je dis : brûlons tout l'endroit », dit Cynn, tournant nerveusement son bâton entre ses doigts longs et fins.

Aidan se tourna et foudroya l'élémentaliste du regard « Non, nous ne ferons pas une telle chose. » Il tendit le bras pour examiner une feuille géante. « Une ancienne culture vivait ici. » « Est-ce vrai ? » Interrompit l'élémentaliste « Alors, où sont-ils maintenant ? »


Aidan secoua la tête. « Je ne sais pas, mais il y a des puissants enchantements qui font effet ici. » Il regarda encore Cynn. « Des choses égales à un homme tellement puissant que vous ne saurez le vaincre sur son propre terrain. »

Cynn ria « C'est ce que vous pensez. »

Le vent se leva dans la profonde vallée, faisant bruire les vignes et les feuilles. A chaque fois, pendant un moment, le doux pépiement des oiseaux ou l'aboiement des loups pouvait être entendu au-dessus du vacarme constant, mais la plupart du temps, la jungle n'était rien d'autre qu'une orgie de couleurs et de sons.

Les yeux de Cynn s'écarquillèrent, et il se recula d'une plante feuillue avec d'énormes fleurs vertes et violettes, tenant ses mains de manière inhabituelle comme s'il se préparait à jeter un sort « C'était quoi ça ? »

« Je n'ai rien entendu » lui répondit Devona. Elle gloussa. « A moins que vous ne parliez de ce vacarme incessant que nous écoutons depuis 4 heures. »

Aidan s'accroupit soudainement, prenant une flèche dans son carquois. « shht » dit-il « Nous sommes suivis. »

Chapitre 6 : La Faille

Les tombeaux de Drascir se dressaient comme les murs d'une forteresse. Devona, Aidan, Cynn, et Mhenlo se tenaient devant les contemplant du bas. Quatre autres Ascalons les avaient rejoints pour cette quête, portant le nombre du groupe à huit.
De derrière une pierre tombale, une figure fantomatique se matérialisa.


"Je sais ce que vous cherchez...."Sa voix roula sur la plaine désertique, sanctifiée et éthérée faisant écho en provenance d'un coté du mausolée."Moi aussi je réclame le Hall des héros." De ses mains translucides le fantôme fit signe au groupe d'avancer."Suivez moi, ensemble nous ouvrirons le portail et passerons dans l'autre monde."Sur ce il pivota et se glissa à travers le sol vers des escaliers qui se trouvaient à la base même des tombeaux. En haut des marches se tenait un autel, et derrière lui ce qui ressemblait à des énormes battants de portes menant à l'intérieur.

Devona regarda ses compagnons derrière elle."Qui... ou plutôt ...qu'est-ce?"

Mhenlo posa une main rassurante sur l'épaule de la guerrière."C'est le seigneur Victo."

Devona senti un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale."Le Seigneur Victo ? Le champion d'Orr ? Le commandant des armées d'Orrian à la bataille pour Arah?"

Le moine souri."En effet."

"Mais il est mort depuis... depuis cent ans." Devona se gratta la tête."Peut-être même plus."

Mhenlo souri."En fait, il est mort il y a presque deux cents ans."

"Dépêchez vous !" Dit le seigneur Victo, comme il atteignait le haut des marches, se tournant et flottant vers l'autel ."Les morts indignes sont sans repos. Empêchez les d'interférer."


La terre éclata, et une douzaine de zombies firent éruption, labourant le sol de leurs griffes pour se dégager de leur prison terrestre et se dirigeant vers le seigneur fantomatique.

Le seigneur Victo se tourna vers l'autel et leva ses bras vers le ciel "Esprits de la Faille ! Entendez ma demande..."

Devona dégaina son épée."Pour le Seigneur Victo!" lança la guerrière tout en chargeant, suivi de près par ses sept compagnons.

Le groupe se tailla un chemin assez facilement à travers les morts-vivants, prenant position sur l'escalier de manière à protéger le fantôme qui psalmodiait.
"Je vous sollicite !" cria le seigneur fantomatique."Ouvrez la voie..."

"Ils arrivent !" Cynn fit un pas au bord de la plateforme surélevée sur la quelle ils se tenaient, indiquant une direction sur leur droite." et ils sont rapides."

Devona eu à peine le temps d'enlever le dernier morceau de chair desséchée de son épée avant qu'une vague de guerriers squelettiques soit sur elle. En un éclair, elle fut encerclée. Sa lame dansait dans l'air de la nuit, réfléchissant la lumière des torches rougeoyantes de l'autel, pendant qu'elle taillait ses ennemis en pièces. Les squelettes lui rendaient la pareille, fendant l'air de leurs haches bosselées et leurs épées rouillées.

A chaque ennemi tombé, un autre prenait sa place. Ses bras saignaient, meurtris par de nombreuses blessures, et son visage brûlait d'avoir été griffé. Mais Devona n'y prêtait pas attention. Elle combattait pour sa vie désormais.

Puis soudain, la voix du seigneur Victo s'éleva au-dessus de la mêlée; couvrant les bruits d'os broyés et du métal qui s'entrechoque."Les esprits nous on entendu !"


Au même moment, les tombeaux disparurent dans un flash faisant place à une resplendissante architecture, la plus belle que la guerrière n'ai jamais vu. Des statues dorées représentant des anges avec des ailes en vitrail se faisaient face, et joignant les mains formaient un couloir scintillant de pierres précieuses.

Des plantes colorées allant de l'orange brillant au pourpre se balançaient dans une brise légère, leurs feuilles produisaient un doux tintement en s'effleurant, comme si elles étaient faites de verre ou de cristal. Et au loin, Devona pouvait distinguer les murs d'un palais gigantesque. Ses bords réfléchissaient la lumière de façon parfaite, renvoyant une lueur douce et chaude comme les rayons d'un couché de soleil.

"Ne vous croyez pas trop à l'abris" dit le seigneur Victo, interrompant les pensées de la guerrière."Notre voyage vers le Hall a tout juste commencé" Et il regarda tour à tour chacun des huit humains."Et il yen a d'autres dans cet endroit qui donneraient allègrement leurs vies pour nous voir échouer."

La Bataille pour Khylo (Jour 1)

Année : 1052


Mordakai plaça sa main sur la joue de sa fille puis souleva son menton afin de pouvoir regarder ses yeux. Ils étaient bruns et dorés, comme ceux de sa mère.

«Ne sois pas triste, Devona.» lui dit il en souriant sur un ton qui se voulait rassurant. «Je serai de retour avant que tu ne te rende compte de mon départ. Je te le promet»


Devona renifla puis sécha ses larmes. «Je sais papa» dit-elle. Elle était toujours si courageuse. Du haut de ses cinq ans, elle avait déjà l'allure d'un fier guerrier.

«Prends soin de ta mère et garde toujours, au chaud, un peu de nourriture pour moi.» di-il, soulevant son marteau. «Je dois rencontrer le reste de ma Guilde maintenant.»

Mordakai embrassa sa femme et sa fille puis abaissa sa tête pour passer sous le pas de la porte, et atteindre les rues de Kyhlo.

Peu de temps avant le lever du soleil, des éclaireurs avaient signalé que les fanatiques du "Sommet Glacial" s'étaient rassemblés et faisaient route pour Kyhlo.

Mordakai se tenait près des bannières dorées et cramoisies, apposées aux poteaux, au sommet du château. Le tissu claquait avec frénésie dans le brise sèche, et les armoiries des « élus d’Ascalon » -le nom de la guilde de Mordakai- s’affichaient fièrement dans la lumière de l’après-midi. C’était la 3ème fois que les « élus » avaient été appelé en renfort pour protéger la ville. C’était une lourde responsabilité de même qu’un honneur suprême.
Seule la plus grande guilde pouvait tenir la place forte, la plus puissante de ces terres.

Les premiers rapports n’annonçaient qu’une faible force d’opposition, mais au fil de la journée, on parlait d’une armée de plus de 50 hommes marchant vers eux. Mordakai serra son marteau en réfléchissant sur ce nombre. Même avec les archers patrouillants sur les remparts, ça sera un combat difficile pour le clan. Tous ne verront pas l’aube du lendemain.


Une trompette sonna en provenance de la tour de garde.

Mordakai mis sa main au dessus de ses yeux. Au loin, dans l’horizon une ligne rouge de poussière s’élevait dans le vent.

« Ils arrivent » dit un archer sur les remparts.

Les autres rangers à ses côté acquiescèrent en silence, sans quitter des yeux le nuage de poussière rouge qui s’approchait.

«Qu’ils viennent" dit Mordakai . Le grand guerrier cracha sur le sol. «Ils tomberont, comme tous les autres”

Ces mots eurent pour effet de renforcer le moral des hommes autour de lui.

Descendant les escaliers, Mordakai franchit le pont-Levi, traversant le groupe de guerriers rassemblés devant le château.

Dans ce laps de temps, les fanatiques étaient passés d’un point éloigné à une véritable armée qu’on distinguait clairement. Mordakai distinguait déjà le vert boisé et le bleu glacé de leurs bannières.

Le grand guerrier repensa à ce matin, lorsqu'il avait fait ses adieux à Devona. IL avait fait une promesse et il avait la ferme intention de la tenir.

Ajustant son casque, Mordakai pris place à la tête de son groupe. « Ce château appartient aux élus d’Ascalon ! » sa voix raisonna fortement, et tous les hommes et les femmes purent l’entendre , loin aux alentours. « et ça ne changera pas ! »

La Bataille pour Khylo (jour 2)

"Pour la justice!" cria Mordakai, balançant avec force son marteau vers un autre ennemi. La puissance du coup sur le buste du malheureux le projeta à terre. Avec le retour de son geste, le grand guerrier toucha le crâne d’un autre home. Avec un autre coup violent il fit éclater la cuirasse d’un troisième opposant au niveau de la poitrine emportant l’acier et la vie de l’homme qui la portait.

L’entrechoquement du métal et les cris de douleur commençaient à monter, remplissant l’air d'une sombre mélodie de guerre. Et à chaque refrain, un autre envahisseur tombait sous la colère de Mordakai.


Là juste devant le château, des cadavres jusqu’aux genoux, le guerrier commençait à se perdre dans la bataille. Le frisson du combat empli ses veines, ses membres devinrent métal, ses muscles étaient comme l’acier le plus dur. Il était l’éventreur d’Ascalon, son marteau était sa faux, son armure ternie et couverte de sang était la robe de la Mort elle même. A chaque respiration, il coupait ses opposants indignes. A chaque coup porté il faisait plier les ennemis au roi Adelbern. A chaque frappe puissante il purifiait le monde des tyrans, qui étaient venu piller sa terre et ce qui appartenait à son clan.

Une clameur monta de la masse des fanatiques, et une autre vague de guerriers inonda le pas de la lourde porte du château. Mordakai se tendis, calculant sa frappe sur le pauvre fanatique arrivant sur lui. Son coup asséné avec force, raisonna sur le bouclier de l’attaquant qui fut violemment projeté au loin.

Mordakai tenta de ramener son marteau au dessus de lui pour frapper à nouveau, mais il fut trop lent. Son attaquant le toucha au bras avec son épée coupante comme un rasoir, lui infligeant une rude blessure. D’autres fanatiques le débordèrent et un instant il fut séparé du reste de sa guilde. Une hache toucha sa jambe, et un marteau rippa sur un côté de son casque. Mordakai lâcha du terrain, désorienté et tournant, il essayait de retrouver ses esprits. Allant de gauche à droite. Mais partout ou il allait il y avait des lames pour lui bloquer le passage le mordant cruellement dans sa chair.

Encerclé, ils étaient en surnombre, à 1 contre 10, Mordakai mit un genoux en terre. Le monde s’assombri devant ses yeux. Ses mains poisseuses de son propre sang coulait de la garde de son marteau. Puis un son lourd et mat fit écho dans son crâne au moment ou quelque chose de pesant le frappe dans le dos. Le moment suivant, le monde devint silence. Le temps sembla s’arrêter, et le grand guerrier tomba à la renverse, ses jambes ne le portant plus.

« Mordakai! » Du chemin de ronde en haut du fort, Burian vit le guerrier disparaître sous l’assaut d’une douzaine de fanatiques. Se protégeant derrière les créneaux, le moine ferma les yeux, penchant la tête vers l’avant, il intonna une chanson sous forme de prière à Dwayna. Ses mots étaient doux et mélodieux, un contraste certain avec les bruits de la bataille qui faisaient rage en contre bas. Levant les mains au ciel il finit sa prière :

"Insuffle la vie à ceux qui sont tombés, Le Miracle de la Renaissance…."

Un flash de lumière bleu et blanche recouvrit Mordakai, et son corps disparu du sol.


Mordakai toussa avant d’ouvrir les yeux.
"Tu devrais vraiment être plus prudent." Dit Burian qui souriait en le regardant.
Mordakai poussa le moine de côté en se remettant sur ses pieds. Il avait été transporté sur la muraille par le sort du moine. « Je suppose que je devrais te remercier… ».

Burian acquiesça « ce serait gentil… »

Marteau en main, le guerrier descendit les marches menant à la porte. Il s’arrêta à mi-chemin regardant le moine par-dessus son épaule « peut être que je te montrerai ma gratitude après la bataille » il amorça un sourire du coin des lèvres « tiens moi en vie jusque-là, et je te dirai tout ce que tu veux m’entendre dire”

La Bataille pour Khylo : La Dernière Heure

"La porte a été rompue!"

Mordakaï abattit une autre zelote et se tourna pour voir les portes Est du château grandes ouvertes.


Le passage du côté Est de la forteresse était plus étroit, plus difficile à escalader et plus facile à défendre à partir des murs du château. Il y avait des hommes stationnés là, mais moins qu'à la porte de devant. Maintenant ils sont tous allongés, morts, piétinés par les troupes ennemies.

Mordakaï souleva son marteau au dessus de sa tête: "Pour la guilde" cria-t-il, courant vers la porte de devant.

Les autres gardes d'élite suivirent le grand chef guerrier.

Juste sous la porte Est, Mordakaï stoppa net sa course. Par terre, sa tête tournée, ses yeux ahuris fixant le ciel come s'il pouvait voir Balthazar en personne, gisait Burian. Sa jolie tunique blanche virait au rouge en absorbant le sang frais émanant du torse meurtri de l'homme.

Mordakaï tomba a genoux à côté du moine. Il n'y avait rien qu'il puisse faire - Toute la force de ses bras, toutes les compétences qu'il possédait, aucune ne pouvait venir en aide à son ami. Le guerrier pris une grande inspiration. Jamais auparavant il ne s'était senti si faible, si dépourvu qu'en ce moment.

"Ils ont tués les clercs," cria un archer perché au sommet de la muraille.

Ces mots mirent Mordakaï hors de lui.

Les zelotes de Shiverpeak n'étaient pas débiles. Une fois à l'intérieur du château, elles se sont focalisées sur les soigneurs d'abord. Les autres lanceurs de sort seraient les prochains, après seulement, le chef de guilde.

Mordakaï grinça des dents. Sans les moines et les soigneurs, les Elus d'Ascalon n'avaient plus de magie régénératrice. Leurs prières à Dwayna seront sans effet.

Ceux tombés dans la bataille ne reviendraient jamais.

A nouveau debout, Mordakaï grimpa les marches deux à deux, bondissant au sommet pour apercevoir la mêlée tourbillonnante. Le chef de guilde se tenait sur l'estrade au centre du château, entourés par plus d'une demi-douzaine de zelotes. D'autres combats de moindre importance parsemaient la cours.

Mordakaï engagea le combat.


Une paire de zelote s'en prenaient à un archer Elu. Mordakaï s'énerva et frappa de son marteau d'un coup en arc de cercle horizontal, frappant la première zelote au casque. L'homme ne volait plus droit, sa tête entra en collision avec celle de l'autre zelote, et les deux s'empilèrent, morts.

Le grand guerrier grimpa encore deux marches, et souleva son marteau, et frappa un autre envahisseur dans le dos. Le son du métal se déformant et de l'éclatement des os résonna à travers tous les murs du château, et une autre zelote tomba ainsi.

Avec la prochaine enjambée, Mordakaï atteignit les premières marches du châtelain et fut instantanément noyé dans un océan de vert forêt et de bleu glace - les couleurs des zelotes de Shiverpeak.

Un cri échappa du sommet du châtelain. Le chef de guilde était tombé. Mordakaï écrasa une autre zelote, puis encore une autre, déterminé à atteindre le chef de guilde. Mais les envahisseurs tenaient leur position, encouragés par leur victoire sur le chef, et ils affluaient sur Mordakaï, le clouant sur place sur sa marche.

Une lance traversa son estomac, et une douleur frappa sa colonne vertébrale. Ce fut comme si ses tripes brûlaient soudainement, et la douleur voyageait à travers son corps avec la vitesse d'un feu aidé par le vent. Tous ses muscles se crispèrent, essayant de repousser l'agonie. Chaque pore picotant en réalisant qu'il avait été mortellement touché. Mordakaï s'avança comme la lance était violemment arrachée de son corps meurtri. Il gémit comme on lui enfonçait à nouveau.

Sa tête commença à se sentir légère, et la douleur commença à s'arrêter. Sa haine envers les zelotes de Shiverpeak s'atténua, et une douce sensation, comme une brise d'été sur une plage, s'empara de lui. Ses muscles se relaxèrent et le soucis de protéger le château disparut simplement.

Le grand guerrier fléchit à nouveau quand la lance transperça son armure pour la troisième fois.

Comme son corps s'écrasait sur le sol, les pensées de Mordakaï s'évadaient. Il repensa au jour ou il laissa sa femme et sa fille pour venir défendre le château. Il pouvait voir clairement la figure de Devona quand elle l'embrassa pour lui dire au revoir. Ca paraissait être si lointain.

"Ne sois pas triste Devona," disait-il. "Je serai de retour avant que tu t'en rendes compte. Je te le promets."

Sa petite fille lui sourit. "Je sais papa"

L'image de Devona s'éloigna, et Mordakaï ferma les yeux. " Je serai de retour avant que tu t'en rendes compte." Le grand guerrier eut un dernier soupir et s'effondra mort sur le sol.

Les Protecteurs de Kryta (Première partie)

Devona s’inclina « Confesseur Schessler, c’est un honneur de vous rencontrer »

Le vieil homme retourna le compliment «tout l’honneur est pour moi » dit il en souriant « Le justicier Haiblion m’a dit combien nous sommes redevables envers vous »

« C’est exact » dit Cynn de derrière Devona « il est temps que notre contribution soit reconnue ! » Devona pivota vers son ami en chuchotant entre ses dents « cynn ! »

Le Confesseur Schessler haussa les épaules « Ce n’est pas grave, Devona, nous savons, que vous avez été ô combien utiles depuis votre arrivée à Kryta , c’est pourquoi je vous ai mandé aujourd’hui » il se tourna et descendit le chemin parfaitement entretenu qui menait au temple.


« Marchez donc avec moi » s’adressant à Devona, Aidan, Mhenlo et Cynn « je voudrais vous compter une histoire »

Devona regarda ses compagnons ; haussa les épaules puis suivi l’ancien sur le chemin, les autres emboîtèrent le pas derrière elle.

Avant qu’ils aient pu rattraper le confesseur Schessler, il commença à parler au dessus de son épaule « votre héroïsme, vous a fait gagné un honneur spécial parmi le manteau blanc, nous vous considérons tous comme des amis, et ainsi je souhaite vous relater l’histoire de nos humbles origines »

« Génial » soupira Cynn « c’est juste ce que j’attendais : une leçon d’histoire… »

Devona pu voir Mhenlo poser une main sur l’épaule de l’élémentaliste pour la calmer. Le confesseur n’avait apparemment rien remarqué, puisqu’il continua s’en s’arrêter.

« Comme vous devez le savoir ,ou pas, le blanc manteau fut trouvé par un homme : Saul Botolf, un ivrogne, pris par le démon du jeu, Saul toucha le fond quand il perdit un pari qu’il ne pouvait payer »

« En ce temps la, le casino local appartenait au « chanceux fer à cheval", une guilde de parieurs qui étendait son influence dans les 3 nations humaines du continent »

Le confesseur leva la main, agitant le doigt pour accentuer « cela était, bien sur, avant l’invasion des Charr, quand ascalon était prospère et que Orr était…enfin avant la cession de Orr » il rentra ses mains dans sa robe alors qu’il suivait la courbe du chemin.

« Pour éviter de payer sa dette, Saul commença à voler les marchands voyageant sur la route qui allait de Beetletun à Shaemoor »

« Bien, permettez moi d’être direct » interrompit Cynn « le manteau blanc a été trouvé par un voleur endetté ? »

Le confesseur s’arrêta brusquement, le corps entier de Devona se figea ; et elle scruta instinctivement les alentours, estimant combien de Justiciers elle devrait combattre à cause de Cynn et sa grande bouche.

Schessler acquiesça sans se retourner « c’est exact »

Devona se détendit, après tout, tuer Cynn serait une tâche plus facile.

« Cependant il paya sa dette aux « chanceux fer à cheval », mais fut dénoncé par une de ses victimes » continua Schessler « sa punition fut le bannissement de Kryta » le confesseur continua son chemin.


« Les autorités locales le questionnèrent pendant 2 semaines durant, avant de le livrer à lui-même, seul désoeuvré et perdu, Saul erra dans un forêt dense pendant 3 jours durant, au quatrième il émergea des arbres pour découvrir, ce qu’il pensa être un hallucination ; une citée avec des tours si massives qu’elles touchaient les cieux. C’était une vue incroyable que cet édifice d’albâtre et de filigrane d’or. C’était une place de pureté, un endroit où un homme comme Saul pouvait renaître. Affamé et épuisé Saul tomba sur ses genoux et posa sont front sur la terre, il avait trouvé sa divinité »

« Quand Saul Botolf revint finalement à Kryta, il apparu comme un homme changé, ces haillons avaient disparus. Maintenant il portait une robe d’un blanc pur, brodé de fils d’or » Le confesseur sortit son bras, montrant la robe qu’il portait. Elle était du même blanc et brodée d’or elle aussi. « Il avait retrouvé un allure de santé. Il ne retoucha jamais de bouteilles, il n’essaya plus jamais de devenir riche par le jeux, il était revenu pour apporter la grâce des invisibles sur les hommes de Kryta »

Le chemin qu’ils avaient suivi s’achevait dans un jardin qui dominait le mur est du temple. La vue était époustouflante. Le mur donnait sur un champ immense de fleurs sauvages et d’herbes vertes, qui donnait à son tour sur le sable et une mer bleu clair.

Le confesseur Schessler se retourna pour leur faire face, s’appuyant contre le mur de pierre. « La nouvelle foi de Saul était si forte que rapidement il eu des adeptes. Comme un groupe, lui et ses suivants, recrutèrent plus de disciples , leur offrant le salut pendant leur période d’essai » Il sourit à chacun d’eux hochant la tête « Saul est un berger, et nous sommes ses humbles suivants, ce serait une bonne chose pour vous de suivre son exemple »

« Saul est toujours vivant ? » demanda Mhenlo, qui était un fervent adepte de Dwayna.

Devona pensa détecter un brun de scepticisme dans la voix de son ami.

« Oh non, » répondit le confesseur « il n’est plus de ce monde » Il joignit ses mains comme pour commencer une prière.
« Ceci est une autre histoire, pour l’instant, j’ai une faveur à vous demander »

ca c'est du rp ou je ne mis connait pas...

j admire cet elan lyrique et o combien admirable
bravo big boss